Jugement. # résumé _compléter l'histoire de la fille africaine (ethnic cleansing, weapons, human trafficking, food, countries, border crossing, guerrillas, refugee camp conditions (education, health, water, violence, gangs, diseases & epidemics...))_ _nommer les personnages et faire leurs fiches_ _compléter l'histoire de l'héroïne_ Une jeune assistante légale d'une firme berlinoise a pour intention de se suicider quand apparaissent 3 étranges personnes. Déroutée par leur intrusion elle se sent trop observée pour procéder. Ils lui expliquent alors qu'ils ont apparu quelques jours plus tôt, inconscient de quelconque raison ou explication, avant de rapidement réaliser qu'ils ne peuvent faire autrement que de la suivre partout où elle va. Et que jusqu'à présent elle ne les avait jamais vus, tout comme personne ne les voit jamais. Ils n'ont aucune capacité d'interagir avec le monde environnant, mais il semble toujours y avoir un moyen pour eux de ne pas la perdre de vue. Si elle prend un vélo, il y aura des vélos au même endroit pour eux, si elle s'enferme à clé, ils pourront entrer, si elle prend l'avion, ils auront un siège... Ils ont rapidement réalisés qu'ils étaient des fantômes. Sans trop savoir ce que cela implique, ils sont relativement certains d'être morts. Elle retourne au travail mais rien n'avance, dur de se concentrer quand on est observé de si près ; peu après, elle est remerciée. Toute sa routine de vie s'enraye. Mais elle parle de plus en plus avec ses poursuivants et apprend leurs histoires. L'un est allemand lui aussi. Début de cinquantaine et une allure de bon vivant, une tête pleine de cheveux et le téléphone toujours dans les mains. Les traits de son visage reflètent des années de stress intense. Il avait une femme et deux filles, 16 et 18 ans. Il a commencé sa carrière comme attaché commercial, jusqu'à se retrouver employé directement par le directeur des ventes d'une petite multinationale principalement orientée vers les produits pharmaceutiques - ceci est l'une de ses grandes fiertés. Il avait très peu de temps pour voir sa famille et ses relations avec ses enfants adolescents étaient au plus bas. Sa femme ne le voyait presque plus, ne lui parlant que pour soulever des problèmes d'argents. Ses relations avec sa famille avaient énormément changées après la mort de son ami dans un accident de voiture ; cet évènement l'avait profondément marqué et il n'avait jamais plus été le même. Puis l'entreprise dans laquelle il exerçait a été menacée par une OPA hostile. Il a dû doubler ses horaires et tout faire pour éviter cela, sachant qu'il serait mis à la porte aussi tôt la fusion accomplie. Ils ont commencé ce jour à vendre tous les produits qu'ils avaient, étendant leur rayon d'action à des pays pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, habituellement considérés comme peu rentables. Mais tous leurs efforts n'ont servi qu'à retarder l'échéance et le rachat fut violent ; la quasi totalité des employés a été remerciée, lui y compris, sans autre chose qu'une promesse de recommandation le besoin échéant. En annonçant la nouvelle à sa famille, il a vu dans leurs yeux qu'il avait perdu le respect qu'ils avaient pour lui, même si leurs mots étaient encourageants. Cette nuit là, il l'avait passée à mettre en ordre ses papiers, vérifier sa succession et s'assurer que sa mort apporterai à sa famille un peu d'argent de l'assurance, avant d'avaler un paquet et demi de somnifères. Il s'était réveillé. Il avait parcouru sa maison vide, cherchant sa famille, regrettant son geste. Puis il s'était rendu en ville et avait parcouru les rues, dormi dans le hall d'un immeuble qu'il avait trouvé ouvert, sonné à différents appartement sans jamais obtenir de réponse, toujours à la recherche de sa famille. Il avait commencé à se sentir sale, seul, personne ne répondait quand il parlait. Les gens ne le voyaient plus, et cela ne l'avait pas surpris : les passants sont aveugles à la misère. Seulement après des jours hagards à répéter le même schéma, sans boire ni manger, insensible au froid des nuits, il avait remarqué la jeune fille, toujours présente où qu'il aille. Il l'avait longuement regardée, curieusement attiré par elle, alors qu'elle travaillait dans un café. Et alors qu'elle quittait l'établissement, son regard avait croisé le sien, brièvement, premier contact humain depuis des jours. Gêné par son intrusion, il avait voulu prendre un chemin différent mais ses pas l'avaient ramenés vers elle, inconsciemment. Il avait alors lutté, cherché à s'enfuir mais ses pas le ramenaient toujours vers elle, de plus en plus proche, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus dormir dans le hall de l'immeuble mais dans son appartement, sans pour autant qu'elle s'en aperçoive. Il avait alors commencé à comprendre son état. Il avait alors commencé à se résigner. Depuis lors, sa léthargie des premiers jours ayant cessé, il avait essayé de joindre sa famille avec son téléphone, mais leurs lignes étaient coupées. Alors qu'il suit la fille, il continue à jouer avec son téléphone, par réflexe plus que par réelle utilité. Jusqu'au jour où finalement il pense à essayer de contacter son ami, mort d'un accident de voiture des années plus tôt, et l'ami répond. Il est extrêmement heureux de le retrouver mais développe l'obsession d'essayer en permanence de joindre sa femme et ses filles, persuadé qu'il n'obtiendra une réponse que si l'une d'elles meurt. Le second est une fille de 8 ans, le sourire éclatant, une paire de tresse de chaque coté de son visage d'ébène, et vêtue d'une robe rose trouée. Née en pleine épuration ethnique en Afrique, ses plus anciens souvenirs sont ceux de la fuite jusqu'au camps de réfugiés. De camions en postes frontières en passant par des camps militaires des rebels, de diverses armées ou des Nations Unies, sa mère l'a transportée dans ses bras, la nourrissant de purée de manioc et du peu d'eau potable qu'il était possible de trouver, à la recherche d'un eden paisible, d'un havre pour l'élever à l'abri. Après 2 ans de fuite, elles ont finalement atteint la frontière. L'accumulation de réfugiés a transformé le lieu en bidonville sans règles et les agressions et autres malheurs s'enchainent. Un jour où sa mère a été blessée dans une agression, elle fait appel au médecins du camp en urgence - seul moyen d'accéder aux médecins surchargée. Une fois à l'intérieur de la tente de l'hôpital, une infirmière la vaccine contre une maladie parce qu'elle est jeune, en bonne santé, déjà sur place et parce qu'ils viennent de recevoir des stocks. Ces vaccins ont étés achetés à bas prix à une entreprise essayant de se construire une image par une petite ONG qui a réussi à négocier une bonne affaire. Mais il s'avère que les vaccins sont contaminés. Quelques mois plus tard, le corps de la fille va se paralyser progressivement jusqu'à ce que les poumons ne puissent plus inspirer suffisamment d'air et elle mourra. Le dernier est une femme aux yeux bridés et au visage ridé. Jeune, elle était fière, volontaire, et idéaliste. Mais elle était aussi plus sensible que la plupart des habitants de sa province et elle a choisi de garder son premier enfant, une fille. Alors, son mari et elle même ont commencé à travailler beaucoup plus dur pour payer la future dot de leur fille. Ils ont laissé tomber leur ferme et sont partis à la ville, lui en tant que mineur et elle dans une usine de jeans. # prologue Sur une plage d'Amérique Centrale, elle essaye de se relaxer après des mois d'intense labeur en tant qu'assistante légale durant la cloture d'un énorme rachat. Elle fait la rencontre d'une petite fille qui lui dit que quelqu'un regarde sa vie. _traduire les dialogues en espagnol ?_ _changer les raisons du mauvais jour_ C'est un mauvais jour. Les yeux posés sur l'horizon, je sens une nouvelle fois l'écume lasse qui colle à ma peau. Même ici, à l'autre bout du monde, l'inéluctabilité de la vie m'épuise ; et la mer continue son va-et-viens futile. Je marche un peu le long de la plage, les grains du sable massent la plante de mes pieds nus ; mais rien n'offre de repos à l'incessante tumulte de mon esprit. Face à moi, l'étendue du monde ne reflète que la négligence des hommes : les déchets à la surface de l'eau, le soleil orange de midi, les quelques taudis de fortune alignés à la rive... Pourquoi la décrépitude de l'humanité est-elle si fatale ? Pourquoi l'humanité reste-t-elle si indolente face à sa décrépitude fatale ? — "C'est un volcan." Surprise, je me retourne. Une petite fille se tient là. La peau noire de son visage brille d'un sourire innocent, et de son doigt maigre, elle pointe à un coquillage nacré. — "Un volcan", je demande ? "Un bien petit volcan alors." — "Oui, mais il va grossir et grandir et être gros comme le monde. Et puis il va exploser et tout le monde va mourir." — "Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?" Sur ce, l'enfant se baisse et ramasse un coquillage similaire, puis un autre. Un peu charmée par son enthousiasme, et ayant perdu le fil de ma morose mélancolie, je l'imite. — "Alors si l'on ramasse tous les volcans, ils ne vont pas exploser ?" — "Si si si! Mais on les enlève juste de devant ma maison, comme ça, quand le monde explose, mamie et moi on va pas mourir." — "Tu habites ici ?" — "Tu pourra venir aussi, si tu veux", elle répond l'air sérieux, ignorant ma question. Puis, de toutes ses forces, elle lance l'une de ses trouvailles dans le violent ressac de ce côté de la plage. Après quelques minutes, elle se laisse tomber telle un pantin désarticulé, puis elle se retourne pour me faire face et sur le sable sombre délaissé par la marée, je vois l'empreinte laissée par son corps frêle. Elle se met à gribouiller de ses deux mains. Je m'approche à pas lents et réguliers - comme je le ferai d'un animal sauvage - et aperçois son dessin enfantin. Dans un coeur sont dessinés un grand et un petit personnage accompagnés d'un soleil. — "C'est toi et ta mamie ?" — "Non, ça c'est toi, et ça c'est ton soleil, et le coeur c'est parce que je t'aime." — "Et ça c'est toi ?" — "Non, elle c'est la fille qui regarde ta vie." # Introduction